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Relics, 2023

Installation View

©Gregory Copitet

Courtesy of Gallery Hors-Cadre

Un système astral, le mouvement d’une balance à poids, la diffraction de la lumière au travers d’un prisme : voilà autant de formes spécifiques aux sciences que quiconque sait s’imaginer. Les réinvestir est une autre affaire, dont Clara Imbert arpente les possibilités.

Inspirée par les univers entrecroisés de l’astrophysique, de la météorologie, de l’optique ou encore de la géométrie, elle puise dans les théories scientifiques pour les convertir en inventions poétiques. Empreintes de mysticisme – ce qui serait le contraire du froid rationalisme scientifique – ses oeuvres convoquent une atmosphère de rite, de magie, c’est-à-dire, à bien des égards, d’image, avec tout ce que cela suppose de sacre et de dévotion.

Démocrite concevait le monde comme une configuration d’atomes et de vide ; Clara Imbert abonde en mettant en jeu les exigences de la matière et ce qu’elles libèrent autour d’elle, comme ces portes shinto qui, au Japon, font passer d’un monde à l’autre sans que l’on s’en doute. Ses dernières oeuvres, conçues en effet comme autant de formes symboliques, mettent en jeu la sphère du rite et du mythe. Clé, amulette ou carte, elles sont réalisées à partir de minéraux trouvés au Portugal au cours d’une résidence et dont l’extraction n’est désormais plus possible : brecha castanha, mem martins ou encore brecha da Arrábida. Leur disposition sur des colonnes réalisées par l’artiste compose un lieu sacré, où les sculptures s’imposent comme des repères d’un monde invisible qu’elles invitent

à rencontrer.

Ce monde invisible prend pourtant forme sur la base d’un « monde résistant », pour le dire avec Gaston Bachelard, avec lequel traite Clara Imbert. Le même Bachelard disait plus loin du mot « dur » que « c’est un mot qui ne peut rester tranquillement dans les choses. » Les matériaux que travaille l’artiste, en effet, sont ceux que l’on réserve généralement à la manière industrielle, qui troque la faiblesse de l’homme contre la force infatigable des machines. S’ils refusent la tranquillité, c’est qu’ils demandent la confrontation. Une telle confrontation prend d’abord corps dans le travail de création, qui suppose quelque tact que les machines n’ont pas, parce qu’elles ne connaissent pas l’accident et ne laissent pas les marques que laisse la main. C’est du côté de l’artisanat, qui est après tout une science du geste, que se situe le travail de Clara Imbert. Mais cette confrontation se joue aussi avec l’espace et le spectateur qui s’y immisce et soit l’envahit, soit s’y restreint. Comme une rencontre amoureuse, les pièces de

Clara Imbert invitent à une forme de ballet : on tournera autour, dans un mouvement qui emprunte à la danse rituelle, à la séduction, tout autant qu’à l’observation. Car les situations lumineuses auxquelles ces pièces répondent sont

autant de prétexte à une nouvelle apparence, selon le mode d’être de la nature – à jamais changeante, distante et insaisissable.

Guillaume Blanc

NEWNNKN_1997_HD - photo © Gregory Copitet.jpg

Hodos, 2023

Stainless steel

210x45x45cm

NEW1998_HD - photo © Gregory Copitet.jpg

Poros, 2023

Stainless steel

210x45x45cm

NKN_1995_HD - photo © Gregory Copitet.jpg

Key, 2023

Limestone, brecha santo antonio

145x30x20

NKN_2054_WEB - photo © Gregory Copitet.jpg
NKN_1994_HD - photo © Gregory Copitet.jpg

Amulet, 2023

Limestone, brecha Arrabida

150x30x20

NKN_1996_HD - photo © Gregory Copitet.jpg
NKN_2031_WEB - photo © Gregory Copitet.jpg

Map, 2023

Limestone, Mem martins marble

145x30x20

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